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The Willow : les secrets d’une légende

Pour la plupart des Britanniques, il est associé à une mystérieuse légende et à des souvenirs d’enfance. The Willow est l’un des décors les plus populaires de la céramique de table. Élaboré à la fin du XVIIIe et par plusieurs graveurs, c’est sans doute chez Spode, vers 1790 que prend forme le Willow tel qu’il est toujours commercialisé. Par Lady Carlyle.

Le décor The Willow a été créé vers 1780

Où il est question d’un saule (Willow)

Le décor représente paysage de bord de l'eau avec un jardin en bas à droite, où se trouve un grand pavillon de deux étages.

Sur son côté gauche, le jardin descend vers le bord de l’eau. Un pont, généralement de trois arches conduit vers une île ou une rive avec une maison ayant une grande porte arquée et un petit arbre derrière. Il y a généralement trois personnages sur le pont qui s'éloignent du jardin clôturé. Plus loin, un bateau avec deux petites cabines est manoeuvré par un autre personnage. Dans le quart supérieur gauche, se trouve une île. La scène au centre est dominée par une paire de colombes.

Le pont, et ses trois personnages, la clôture du jardin, la paire d'oiseaux et des détails particuliers des pavillons et des arbres environnants caractérisent ensemble le modèle du Willow. Et ce décor est associé à une légende…

La légende la fille du Mandarin

Il était une fois un Mandarin très riche qui avait une fille très belle. Elle s’appelait Koong-Se. Elle était amoureuse de l'humble assistant du comptable de son père. Ce qui mit ce dernier très en colère. Leur union, du fait de leur différence de classe sociale n’était pas envisageable.

Il renvoya le jeune homme, fit construire une haute clôture autour de sa maison et sépara les deux amoureux.

Car le Madarin avait entrepris de marier sa fille à un duc très puissant. Un jour, le duc arriva en bateau pour réclamer sa fiancée, apportant une boîte remplie de bijoux en cadeau.

Le mariage devait avoir lieu le jour où les fleurs du saule tomberaient.

La veille du mariage, le jeune comptable, déguisé en serviteur, se glissa dans le palais sans se faire voir. Mais au moment où les amoureux se sauvaient en emportant les bijoux, l’alerte fut donnée. Ils coururent, traversèrent le pont, tandis que le Mandarin les poursuivait, le fouet à la main.

Finalement, ils réussirent à s’échapper en s’emparant du bateau du duc, puis se réfugièrent dans une île où ils purent se mettre en sécurité et où ils vécurent heureux pendant des années.

Mais un jour, le duc apprit où était leur refuge. Avide de vengeance, il envoya ses soldats qui attrapèrent les deux amants et les tuèrent.

Les dieux, émus de leur malheur, les transformèrent en une paire de colombes.

Vous avez dit story telling ?

La légende du Willow est en réalité un pur brand content, inventé de toutes pièces dans le but de créer une densité exotique favorable aux ventes du décor. En ce sens, cet exemple de story telling est un sommet du marketing, sans doute comparable au Père Noël de Coca Cola, puisque l’histoire a fini par être intégrée par la clientèle occidentale comme une véritable légende chinoise.

La mythologie du Willow

Exposé au Victoria & Albert Museum, le Willow a beaucoup inspiré : histoires, poèmes, un opéra comique, un film muet, plus récemment en 1992 un film d’animation Screen Play signé Barry Purves (qui transplante l’histoire au Japon), ou un roman pour les enfants de Doris Gates. Mais le plus fascinant, c’est que dans la plupart des foyers britanniques, il y a une ou plusieurs pièces de ce service, ou le souvenir d’une mère ou une grand-mère qui racontait l’histoire de la fille du Madarin.

le décor The Willox est toujours commercialisé

​​Le Willow et l’innovation technologique

Le modèle doit sans doute une partie de son succès à une petite révolution industrielle dans le monde de la céramique. Lorsque le décor a été mis au point par les graveurs Thomas Lucas et Thomas Minton à la fin du XVIIe siècle, le travail était entièrement fait à la main. Quelques années plus tard, vers le milieu du XVIIIe siècle, le Willow bénéficie de l’invention, dans la région du Staffordshire, de la technique du transfert, une sorte de décalcomanie (transfert printing). Procédé déterminant pour la production de masse.

China from China to China

Aujourd’hui le Willow est toujours commercialisé. Cette chinoiserie 100% anglaise inspirée des porcelaines importées de Chine est devenue un symbole du raffinement britannique du XIXe siècle. Et devinez quoi ? C’est en Chine, délocalisation ou contrefaçons obligent, qu’est désormais produit le Willow que vous trouvez sur le marché…

The Willow a inspiré notamment ce film d'animation The Willow Pattern Story, réalisé par un groupe d’enfants, produit par Alastair Nisbet.

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